Un jour, un destin : quand Groquik a dû laisser sa place à Quicky

Retour sur la petite histoire de la mascotte de Nesquik, 20 ans après le remplacement de Groquik par Quicky.

On est bien peu de chose. C’est sans doute ce qu’a dû se dire Groquik en 1990, quand il a été abandonné par Nestlé à cause de son embonpoint. C’est en 1979, 18 ans après son implantation en France, que Nesquik avait décidé d’adopter une mascotte pour incarner la marque auprès de son cœur de cible, les enfants de 6 à 12 ans qui consomment alors, pour plus de 80% d’entre eux, des boissons chocolatées au petit déjeuner. Ainsi était né Groquik, personnage amical et dans l’air du temps, proche de Casimir et des monstres gentils qui plaisaient alors aux enfants. Rapidement, tout le monde associait le gros bonhomme jaune et le slogan qui l’accompagnait : « Nesquik, on en a une énooOOOoorme envie ! »

Les sujets de la santé et de l’obésité devenant de plus en plus sensibles, le groupe choisit de sacrifier la star au profit d’une nouvelle mascotte plus en phase avec les exigences des parents en termes de santé et d’équilibre alimentaire. D’où l’idée de Nestlé de faire traverser l’Atlantique au lapin qui lui sert d’emblème aux Etats-Unis. Quicky, lapin agile et malin, va ainsi donner des conseils aux enfants et jouer un rôle de grand frère, comme il le fait depuis 1973 aux Etats-Unis, sous le patronyme de Quick Bunny.

Pour la petite histoire, Quicky signifiant “bref rapport sexuel“ en anglais, il porte un nom différent dans les pays anglo-saxons.

La marque décide de profiter de l’arrivée de Quicky pour changer son slogan (“Nesquik, on en a une sacrée envie“) mais également de se lancer sur le marché des céréales pour le petit déjeuner.

Ces dernières années, Nesquik a continué de se développer en ajoutant, en 2004, des vitamines et des minéraux dans sa poudre chocolatée. Une recette qui plait puisque Nesquik est aujourd’hui leader avec 35 % de parts de marché, loin devant Poulain (19,5 %), Banania (6 %) ou encore Benco (5,5 %).

Quicky a évolué  sous la plume de son dessinateur attitré, Ramon Casanyes : il s’est humanisé, d’abord en enfilant un tee shirt, plus récemment en optant pour un look « baggy et casquette à l’envers ». Pendant le même temps, sa personnalité est devenue plus joueuse et espiègle, passant du rôle de grand frère à celui du copain (tout en restant l’allié des parents).